Sessions concernant la sexualité : Synode général 2010
Le Synode général de l’Église Anglicane du Canada s’est réuni à Halifax, Nouvelle Écosse en juin 2010. Ensemble, nous avons cherché à savoir où en est notre Église en ce qui concerne la bénédiction que recevraient des couples de même sexe. .Ces conversations ont été marquées par la grâce, l’honnêteté et la générosité. La participation a été forte et nous avons mis en commun notre passion pour la mission de Dieu dans le monde, ainsi que nos pensées, nos sentiments et nos convictions. Nous avons écouté attentivement le point de vue des participants, leurs expériences, leurs histoires. Nous nous sommes engagés à poursuivre une réflexion théologique et l’étude des Écritures comme base de notre discussion et de notre discernement futurs.
Nos discussions ont eu lieu dans notre contexte canadien, un contexte de régions et de cultures diverses. .Les Canadiens ont appris comment dialoguer en dépit de leur diversité au plan de leur vie nationale. Nous le faisons en nous engageant envers la transparence et l’ouverture, ce qui n’est pas sans danger, mais ce que nous considérons comme un don important. Souvent, dans ce processus de discernement, il nous faut trouver notre chemin au milieu de paradoxes.
Dans nos conversations, nous avons affirmé l’inclusion totale des gays et des lesbiennes comme membres de nos paroisses, le respect des voix des autochtones parmi nous, et de la gamme d’opinions à propos de la bénédiction des unions de même sexe dans tous nos diocèses. Cela a constitué une démarche positive dans notre effort de discernement. À l’heure actuelle, néanmoins, nous ne sommes pas prêts à légiférer sur ce sujet. En dépit de tout ce que nous avons pu dire et voir, en dépit de nos différences, nous sommes totalement engagés à cheminer ensemble, à protéger notre vie commune.
Nous reconnaissons les différentes façons de faire dans les diocèses qui agissent selon leurs propres contextes en fait de mission. Nous acceptons l’engagement de continuer à promouvoir de généreux mouvements dans le domaine pastoral. Nous reconnaissons que des approches différentes soulèvent des difficultés et des défis. Quand un diocèse agit, il y a des répercutions sur tous les autres. Il est impossible d’imposer une décision ou de donner une approbation, mais nous devons faire face au défi de vivre ensemble en partageant la mission que le Christ nous a confiée, en reconnaissant que des contextes différents au plan local peuvent amener parfois des divergences dans le discernement, les décisions et les mesures à prendre.
Nous sommes dans une période de discernement qui exige une imputabilité mutuelle grâce à un dialogue qui se poursuit, de diocèse en diocèse et à travers toute l’Église. Elle exige aussi des études théologiques et bibliques concernant toute la gamme des sujets rattachés à la sexualité humaine.
Un grand nombre de membres du Synode général éprouvent de la tristesse en voyant qu’aujourd’hui encore il n’y a pas de consensus. Nous sommes conscients de cette peine qui résulte de notre diversité. Nous sommes aussi tout à fait conscients du prix qu’ont à payer ceux et celles qui sont impliqués dans ce processus de discernement. Il ne s’agit pas seulement d’un `problème`, mais de la vie quotidienne de personnes humaines et d’engagements profonds dans la foi. Pour certains, cette déclaration même présente un risque.
La transparence et l’ouverture que nous avons manifestées les uns envers les autre nous rend vulnérables, mais c’est de cette façon que nous nous rapprochons dans le corps du Christ et que nous nous considérons mutuellement comme des dons. En communion les uns avec les autres, et avec Dieu, nous aurons la force de lutter, d’écouter patiemment et de parler avec notre esprit et notre cœur. Pour nous, ces conversations ont été un vrai don ici, au Synode, et nous espérons qu’elles constitueront un don pour l’Église Anglicane du Canada et pour toute l’Église.