L'euthanasie et le suicide assisté:
"un échec de notre société ",
affirme un rapport anglican

MONTRÉAL, le 24 mai 1998 -- Les Anglicans d'un bout à l'autre du pays seront
invités à réagir à un récent rapport qui souligne que l'Église ne peut être en
faveur de l'euthanasie ni du suicide assisté.
    Ce rapport, présenté aux 300 délégués réunis cette semaine dans le cadre du Synode général de l'Église anglicane du Canada, souligne que de telles
pratiques témoignent "d'un échec retentissant de notre société ".
    Comme l'affirme ce rapport : "La réaction chrétienne en est une d'espoir
indéfectible. De cet espoir résulte l'engagement de donner à tous, et
particulièrement aux personnes les plus vulnérables de notre société,
l'assurance qu'ils seront soutenus dans toutes les circonstances de la vie,
que des interventions médicales déshumanisantes ne leur seront pas imposées et qu'ils ne seront pas abandonnés à leurs souffrances. "
    Bien que ce rapport reconnaisse que des personnes réellement préoccupées par la protection de la dignité humaine puissent être pour ou contre l'euthanasie, il affirme que les impacts de l'euthanasie différeront selon les couches de la société. "Nous sommes préoccupés de l'impact que pourrait avoir l'euthanasie sur les personnes âgées ou handicapées. Nous croyons également que les femmes
pourraient en subir de plus grands impacts que les hommes. "
    Le rapport poursuit ainsi : "Nous estimons de plus que toute tentative de
changer la loi et les pratiques serait inappropriée à une époque où l'on coupe
dans les services de santé et où l'on transfère ces coûts sur les épaules des
patients et de leurs familles ".
    Le rapport note également que l'Église anglicane a une longue tradition de
soins et de soutien aux mourants, dont les soins palliatifs et les centres
d'hébergement qui cherchent à soulager la souffrance et à maintenir la dignité
de la vie.
    "Les bonnes pratiques médicales soutiennent qu'il faut continuer de dispenser les soins appropriés, même lorsqu'il n'est plus possible de guérir ", indique ce rapport.
    "De tels soins peuvent impliquer l'arrêt de thérapies inefficaces
ou qui deviennent un fardeau écrasant, et la substitution de mesures
palliatives. Nous n'appuyons pas l'idée que soigner puisse inclure des
actions ou une omission dont l'intention première serait de mettre fin aux jours d'un individu."
    Le rapport poursuit : "Notre engagement fondamental est que le système de
santé dans son ensemble reflète le souhait des Canadiens d'être une communauté qui soutienne la dignité et la valeur de tous ses commettants. "
    Les délégués du Synode général débattront de ce rapport au cours des prochains jours.


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